1h30 de maths pour "sauver les maths" ? Un remède illusoire
Le 26 avril 2022
Le collectif condamne l’annonce ministérielle récente censée répondre aux problèmes posés par la place des mathématiques au lycée suite à la réforme : au-delà des illusions de solution, les mesures annoncées risquent au contraire d’aggraver encore une situation déjà problématique au lycée.
Après plusieurs mois de polémique sur les carences en formation mathématique des élèves de première et terminale au lycée général, le ministre de l’Éducation Nationale annonce le 22 mars dernier l’ajout d’1h30 de maths dans le tronc commun de première, applicable dès la rentrée 2022. Cette annonce faite en urgence et en pleine période électorale alors que les établissements ont déjà planifié leur rentrée questionne : répond-elle effectivement aux problèmes de fond posés par la réforme et mis en évidence par le collectif ?
Rappelons les points critiques identifiés par nos précédentes études et les mesures annoncées :
Les problèmes provoqués par la réforme :
• En terminale : baisse d’effectif du vivier scientifique, de sa polyvalence et du volume de sa formation.
• En première et terminale : aggravation des inégalités filles/garçons dans les classes de mathématiques.
• En première et terminale : fort déséquilibre des sciences dans le tronc commun : 2h sur 14h hors EPS.
• En première et terminale : absence de diversité de l’offre de formation en mathématiques, en direction des profils à dominante des sciences humaines, économiques et sociales en particulier.
Les mesures proposées par le ministre de l’Éducation Nationale :
• En première, ajout de 1h30 de mathématiques dans le tronc commun au sein d’un nouvel enseignement scientifique et mathématique de 3h30 qui remplacerait l’actuel enseignement scientifique de 2h. Il concernerait uniquement les élèves ne suivant pas l'enseignement de spécialité mathématiques à la rentrée 2022 avant d’être obligatoire pour tous en 2023.
• En terminale, accès à l’option mathématiques complémentaires de 3h pour tous.